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Jake Blackford
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Jake Blackford
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C’était juste tout bonnement incroyable, ahurissant, à mourir de rire aussi. L’esprit le plus brillant de la science robotique venait juste de se faire pirater son holo-tablette, sûrement par un plaisantin qui n’avait rien de mieux à faire que de la faire chier. Jake n’en revenait même pas qu’une telle chose puisse arriver et il n’avait pour l’instant aucune idée de la personne derrière cette intrusion dans leur conversation. Il espérait juste que ce soit vraiment une blague, et pas une quelconque vengeance sur Dyvan qui irait jusqu’au vol ou à la suppression de toutes ses données, car l’ingénieur, bien que touchant à tout ce qui l’intéressait, et l’informatique en faisait partie, était loin d’être aussi doué qu’un informaticien dont c’était justement le boulot, de résoudre les problèmes de tablette des gens. Et puis quelle idée de garder les documents de son travail sur sa tablette personnelle sans les sauvegarder ailleurs !

Alors qu’il attendait l’ascenseur menant à l’étage de première classe, son smartholo lui signala un nouveau message. La réponse de Dyvan. Un demi-sourire apparut sur les lèvres de Jake alors qu’elle rouspétait une fois de plus. C’était un vrai jeu d’enfants que de la faire tourner en bourrique, cette fille… Mais il n’eut qu’à peine le temps de lui répondre qu’un fichier chargea et s’afficha. Euh… Non, c’était pas possible que ça vienne de Dyvan, ça. Trop immature, ce n’était pas digne de son cerveau d’homo sapiens roboticus. Ses épaules se secouèrent d’un spasme qui annonçait un début de rire qu’il parvint cependant à maitriser, plus ou moins, alors qu’il écrivait sur son holo. L’ascenseur arriva enfin et quelques personnes en sortirent, considérant alors l’ingénieur qui pouffait de rire dans sa barbe, avec une certaine perplexité. Voire un embarras authentique, pour ceux qui crurent avoir affaire à un cinglé qui riait tout seul.

Jake ne leur prêta même pas la moindre attention lorsqu’il s’engagea à l’intérieur de l’ascenseur et appuya sur le bouton de l’étage souhaité. Et à nouveau, la petite sonnerie d’un nouveau message entrant le tira de son silence. Non, pas un message. Plusieurs, à quelques secondes d’écart. Il commença à lire, leva les yeux au ciel alors que Dyvan le traitait encore de lâche, incapable de comprendre le moindre second degré. Puis sentit son visage se figer et son cerveau s’arrêter en apercevant la suite. Wait, what ? « Hein ? », lâcha-t-il simplement, bouche bée et l’œil arrondi. Décidément, ce pirate semblait s’en donner à cœur joie. La situation était vraiment critique pour la tablette de la jeune femme. La surprise passée après les premiers mots d’une folle déclaration qui, à l’évidence, ne viendrait jamais de Dyvan, Jake termina de lire et éclata de rire, les larmes à l’œil, incapable de répondre à la jeune femme qu’il était sur le point d’arriver. Heureusement qu’il lui restait encore un long couloir à traverser jusqu’à arriver jusqu’aux appartements de la scientifique, pour lui laisser le temps de retrouver un semblant de sérieux.

Il inspira vivement l’air frais du couloir, arrivant alors devant la porte. Restant planté devant pendant quelques secondes, le temps de se masser les zygomatiques et de faire disparaître son sourire follement railleur, Jake finit par se racler la gorge et activer la sonnette. Qui aurait cru qu’il faille se retrouver dans une telle urgence devant le logement Welch ? Cette situation était complètement ahurissante. Il n’eut guère besoin de patienter longtemps dans ce couloir immaculé et heureusement vide. Par rapport aux péteux de première classe, il faisait complètement débraillé avec son denim troué et son haut qui avait changé de message subliminal : « La largeur d'esprit d'un ordinateur est aussi grande que son câble d'alimentation. » Lorsque la porte commença à s’ouvrir, il lâcha avec un petit sourire en coin : « Service informatique de la Blackford Company, bonjour ! Afin d’éviter la prolifération du virus aux autres systèmes de cet appartement, je vous prie de bien vouloir désactiver manuellement le wi-li dans toutes vos pièces. »
Sam 15 Juil - 14:01
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Dyvan Welch
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Dyvan Welch
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Un sifflement rageur s'extirpe hors de la bouche de Dyvan pour la onzième fois en moins de vingt minutes. Nerveusement, ses doigts tapotent l'écran de sa tablette avant qu'un nouvel hologramme n'apparaisse devant son visage. C'était encore cette stupide chanson sur des chatons qui dansaient sur des arcs-en-ciel. L'experte en robotique pousse un geignement de colère avant de plaquer sa tablette sur la table basse de son logement et s'écrie.

« J'ai compris! Ça va là! »


Mais la musique ne s'arrête pas et s’amplifie ne même alors que l'hologramme déverse toujours cette image atrocement mignonne et horriblement agaçante. Dyvan bondit hors de canapé, tendu comme un arc et lâche avec colère, toujours avec cette attitude hautaine de petite princesse offusqué.

« Merde! Chiotte! Putain! »

Elle qui pourtant ne se laissait jamais aller à la vulgarité. Mais là, c'était de trop et la jeune femme avait un énorme souci à contrôler sa colère. Depuis cet échange de messages avec Jake, l'outil de travail était devenue un engin de torture. Alors que la sonnette retentit, Dyvan se fige et file droit vers la porte, la faisant coulisser pour voir le visage enjoué et presque heureux de Jake. Alors quand il déballe sa tirade, Dyvan esquisse un sourire avec un soupir las et s'écarte pour le laisser entrer.

« Tu tombes à pic... Cette machine est en train de me rendre dingue. »

Elle marche jusqu'à la table basse, observant la tablette et l'hologramme qui continuait de faire tourner sa vidéo pirate en boucle et pousse un grognement, las bras ballant le long du corps.

« Impossible de couper cette chose, je n'en peux plus d'entendre ces fichus chatons chanter! »


Croisant le regard de son ex-fiancé, la jeune femme s'empourpre et s'éloigne d'un pas rapide pour rejoindre le plan de travail de cuisine. Ici tout était épuré, incroyablement moderne fait de blanc et d'acier. Dos tourné à Jake, Dyvan sort un plateau, ouvre le frigo et sort quelques mets frais. De la vraie nourriture, pas cette horreur recomposée que Jake était forcé de manger chaque jour. La femme lâche, nerveuse.

« Installe-toi, je te prépare quelque chose à manger. »


Comme au bon vieux temps où elle passait toujours du temps pour lui concocter des plats. À défaut de le satisfaire avec des mots, Dyvan trouvait toujours un moyen de montrer son dévouement autrement. Comme la bonne petite ménagère qu'elle fut autrefois. Armée d'un couteau, elle coupe, tranche et dispose les légumes et la charcuterie sur le plateau avec quelques tranches de pain, une sauce à la crème. Elle prend son temps, simplement pour ne pas avoir à croiser le regard de Jake. Le plateau terminé, elle revient vers la table et la dépose doucement avant d'aller chercher deux verres et une bouteille de vin blanc. Plus de dix ans d'âges... En voilà un alcool qui devrait être délicieux! Revenant rapidement vers Jake, Dyvan s'assoit à ses côtés, remplissant les deux verres et en lève un pour le tendre à son... Ami? L'idée avait un goût amer.

« Tiens... Pour te remercier de me venir en aide. En tout cas merci d'avoir coupé cette horrible musique, j'ai cru que ça ne s'arrêterait jamais! »

Sam 15 Juil - 18:11
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Il se passa un miracle à l’ouverture de la porte, derrière laquelle Dyvan se trouvait. La jeune femme esquissa un sourire. Très rapide, qui fana lorsqu’elle lâcha son soupir. Mais un sourire tout de même. Dieu du ciel, il y avait du progrès ! « Hum, je vois ça. », commenta-t-il en entrant pour la suivre jusqu’à la table où elle avait posé l’objet du problème. Elle était tellement dingue qu’elle souriait, songea-t-il non sans ironie. En apercevant l’hologramme du chaton qui chantait sur un arc-en-ciel, Jake ne put s’empêcher d’exprimer un bref éclat de rire qui se transforma aussitôt en petit gloussement. Bon sang, il ne pouvait que féliciter le petit plaisantin pour le choix de la vidéo. Plus agaçant, pour un esprit aussi rigide que celui de Dyvan, on ne pouvait pas faire. Et même pour toute personne normalement constituée, à la longue, ces mignons petits chatons avaient de quoi rendre fou. « J’avoue, d’habitude, les vidéos de chatons, c’est plutôt mignon, mais celle-là... Je m’en occupe. », bougonna-t-il en levant le nez vers le plafond pour repérer les capteurs et les émetteurs wi-li. Pas le choix, avant toute chose, il fallait couper la connexion entre l’appareil et le pirate qui le contrôlait à distance. Et quand l’ingénieur disait manuellement…

Laissé seul par Dyvan qui s’était éclipsée vers la cuisine, Jake balaya la pièce du regard pour trouver de quoi se servir comme tabouret et se hisser vers le plafond. Un petit meuble à vide-poche ferait l’affaire… L’homme déposa tout ce qui se trouvait dessus sur la table basse et déplaça le meuble jusqu’à l’émetteur de transfert à très haut débit avant de grimper dessus. Là-haut, il sortit légèrement l’appareil de son socle pour chercher le câble d’alimentation, puis s’empara d’un tournevis dans sa poche arrière. Le système mis hors ligne, Jake fit de même pour l’autre émetteur à l’autre bout de la pièce. « C’est gentil, mais t’es pas obligée de te casser la tête, tu sais. », répondit-il avec une voix lointaine qui provenait du plafond. Même si au fond, Dyvan qui lui préparait un truc à manger était sûrement la meilleure chose qui lui arrivait depuis son réveil de cryogénisation. On pouvait dire ce qu’on voulait sur leur relation passée, mais au moins, la jeune femme avait toujours su comment se faire adorer par l’estomac de Jake. Une fois les émetteurs et les capteurs réseaux coupés, il sauta à terre et s’installa dans le canapé pour s’emparer de la tablette et couper la vidéo, qui ne pouvait plus être commandée par le pirate. Aussitôt, l’image disparut et le son se coupa pour reposer enfin leurs oreilles malmenées.

Le regard de l’ingénieur s’écarquilla en voyant la scientifique revenir avec son plateau à la main. « Oh mon Dieu… sérieusement ! De la vraie charcuterie ? » Et de la crème ! De la crème de lait de vache, avec du calcium animal, du cholestérol bien mauvais pour la santé d’après ces fichus médecins. Le paradis. Un air enthousiaste se dessina sur les traits de Jake rien qu’à l’idée de s’engraisser. Elles étaient loin, les pommes de terres habituelles qu’on lui mettait dans l’assiette sous toutes les formes et à toutes les sauces possibles ! Et l’ingénieur lâcha un « Oh ! » surpris en apercevant la jeune femme qui revenait, une bouteille de vin et des verres à la main. Bon sang, mais que se passait-il ? Dyvan qui le gâtait et qui, en plus, buvait du vin avec lui ? « De rien. », dit-il en prenant le verre qu’elle lui tendait, observant la couleur légèrement dorée de la boisson. « Alors, euh… santé ? », ajouta-t-il en le levant légèrement en direction de la scientifique avant de le mettre sous le nez pour apprécier les arômes odorants du vin. Du vrai, là encore. Il ne devait plus rester beaucoup de vignobles sur Terre, si peu… Et ceux du passé était certainement différents d’aujourd’hui, avec ces raisins génétiquement modifiés pour résister aux maladies ou pouvoir se développer sur n’importe quel terrain, même les plus pauvres en oligo-éléments.

Une petite gorgée en bouche pour faire profiter ses papilles, il reposa le verre sur la table. Bon sang de bonsoir, par toutes les étoiles de l’univers, il ne se souvenait même plus d’avoir bu quelque chose qui ressemblait à du blanc. « Bon… », lâcha-t-il après avoir avalé. « J’ai pas la formation adéquate pour pouvoir repérer la faille par laquelle ce fichu pirate s’est engouffré et la réparer, alors… Le plus simple serait de réinitialiser totalement la tablette, réinstaller ce que tu avais dessus et te mettre une sécurité plus bétonnée que ça. Il va falloir récupérer toutes tes données pour commencer. Tu as du stockage externe sous la main ? » Reposant le regard sur la tablette sur laquelle il commença à travailler pour regrouper les dossiers de Dyvan, il ne put s’empêcher d’ajouter en marmonnant : « Ce plaisantin… Si je le trouve, j’hésite encore entre le pendre par la peau des fesses ou l’applaudir pour avoir piraté la meilleure programmeuse d’IA. Au fait, t’avais pas répondu à mon dernier message. Comment ça se fait que t’as des photos de moi sur ta tablette ? »
Sam 15 Juil - 22:25
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Dyvan Welch
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Dyvan Welch
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Oh mon Dieu… sérieusement ! De la vraie charcuterie ?

« Oui, de la vrai de vrai. »

Rien que pour cette émotion intense qui émanait de Jake, son ancienne compagne savait qu'elle ne s'était pas prit la tête pour lui faire ce plateau repas. Lui qui avait toujours adoré la nourriture et elle qui avait toujours aimer la préparer, pouvoir se remettre dans ce rôle à nouveau avait ce quelque chose de plaisant. Dyvan ne lâche pas Jake du regard alors qu'elle pousse un peu plus le plateau vers lui. Qu'il succombe! Elle voulait le voir plier, qu'il sache ce qu'il avait abandonner. Alors quand il brandit son verre, la jeune femme en fait de même, trinquant à sa suite et murmure.

« Santé. Profites bien du repas... »

Arquand un sourcil de satisfaction, Dyvan ne peut s'empêche de se dire que ce n'est certainement pas Bianca qui aurait fait cela pour lui. Juste bonne à écarter les fesses, les cuisses et sans doute la bouche. La gorgée de vin frais fait passer l'amertume de ses pensées que Dyvan vient chiper dans le plateau, du chou blanc qu'elle plonge dans la crème avant de croquer délicatement le légume. Simple, frais, parfait. D'une oreille distraite, elle écoute tout l'explicatif de Jake.

« Du stockage externe? Euh... Oui je dois avoir ça quelque part. Et c'est gentil du compliment mais je ne suis pas la meilleur programmeuse d'IA...»


Elle pose son verre et se lève, contournant la table basse pour s'approcher de la commode et ouvrir le premier tiroir. Elle avait beau être ordonner, Edon avait l'art de fourrer l'importe quoi n'importe où. Ah! Le voilà! Esquissant une petite moue, la pâle créature vient près de la table basse et dépose un petit boîtier blanc, pressant le globe bleu en son centre. L'objet se met en marche immédiatement, se connectant de lui-même à la tablette pendant que Dyvan revient s’asseoir à côté de Jake et s'empare à nouveau de son verre.

Comment ça se fait que t’as des photos de moi sur ta tablette ?

L'alcool passe par le mauvais trou et Dyvan étouffe une toux en rougissant, éloignant son verre avant de toussoter difficilement. Oh la bavure! La jeune femme cherche à reprendre son souffle, tapotant doucement son buste alors que le rouge vient transcender son faciès.

« Que... hein? Je... Non... enfin... C'est.... »


Loupé pour la crédibilité. Dyvan inspire longuement, pinçant les lèvres en reposant son verre. Son regard évite soigneusement celui de l'ingénieur alors qu'elle rétorque, presque trop froidement.

« C'est sans doute une vieille photo qui traînait là depuis un moment... Je n'ai juste pas fait attention, c'est tout. Inutile de la sauvegarder, tu peux la supprimer. »


Son cœur se serre sous le mensonge. Bien sûr que non ce n'était pas une erreur, elle l'avait gardé volontairement, incapable de se détacher totalement de ce qui la relier à Jake. Rapidement Dyvan se lève, prenant ses distance avait un sourire poli et forcé.

« Je... je vais prendre une douche, travaille bien. »

Et elle le laisse là. Seul, avec un plateau repas et une bouteille hors de prix. Dyvan s'enferme à double tour dans la salle de bain, se jetant presque sous la douche après s'être déshabiller. Bon sang, elle aurait voulu mourir noyer en cet instant pour oublier sa gêne. Les minutes passe et il faut compter un bon gros quart d'heure – voir même plus – pour qu'elle se décide enfin à sortir. Sa tenue causy se résume à un pull de laine trop long qui lui tombe jusqu'au genoux et une paire de chaussette de la même matière qui enserre ses jambes jusqu'aux mollets. Mignon, mais pas trop. Une certaine élégance et de laisser aller dans cette tenue. Glissant une main dans ses cheveux humides, Dyvan croise furtivement le regard de Jake et murmure.

« Oh, au fait... Edon ne rentre pas ce soir, il est du service de nuit. Tu peux prendre ton temps. » Doucement, elle vient se rasseoir près de l'ingénieur, pliant les jambes sur le canapé. « Tu t'en sort? »

Sam 15 Juil - 22:57
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Jake Blackford
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Jake Blackford
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Jake ne lâcha pas la jeune femme du regard tandis qu’elle partait à la recherche du matériel demandé, haussant légèrement un sourcil face à sa soudaine modestie. Allons bon, depuis quand n’était-elle plus la meilleure dans ce qu’elle entreprenait ? « Ah bon ? C’est ce que tout le monde ne cesse de me répéter, pourtant. Et c’est ce que j’ai toujours su. » Ça ne coutait rien d’être sincère de temps en temps. Après tout, ce qui avait plu à Jake en premier lieu chez Dyvan, bien avant sa croupe, c’était son intellect. « Parfait ! », s’exclama l’ingénieur lorsqu’elle revint et posa sur la table le boitier qui se synchronisa avec la tablette. Il n’avait plus qu’à lancer les transferts de fichiers, catégorie par catégorie, histoire de ne pas se perdre, en commençant par ses travaux du boulot. Sans doutes le plus important aux yeux de la jeune femme. Qui le fit sursauter en s’étouffant à moitié avec son vin. Il leva un œil inquiet vers elle, se demandant si c’était réellement sa question qui l’ébranlait à ce point ou si c’était seulement une coïncidence. Cette dernière option vint cependant à être écrasée par la soudaine hésitation qui émanait de Dyvan…

« Ah. », lâcha-t-il sans plus de commentaires, intrigué à vrai dire et ne souhaitant pas jeter un nouveau un froid pour une autre remarque qu’elle trouverait déplacée. « Comme tu veux… » Le ton de sa voix était neutre, détaché, bien qu’au fond de lui, l’ingénieur savait que si elle ne vérifiait pas derrière son dos, il ne supprimerait probablement pas cette photo. Elle pouvait dire ce qu’elle voulait avec la froideur qu’elle voulait, quand elle ne le regardait pas dans les yeux c’était qu’elle n’était pas totalement sincère. Jake avala une nouvelle gorgée de vin, haussant un sourcil alors que la jeune femme se levait pour annoncer son départ pour la douche. Il hocha vaguement la tête et, après qu’elle eut disparu au détour de la salle de bain, il reporta son attention sur la tablette, qu’il posa alors sur la table basse après avoir enclenché le transfert de documents. En attendant… le voilà qui se retrouvait tout seul. Avec ce plateau tellement tentant qui l’appelait de ses belles couleurs et de ses fragrances de fraicheur. Jake n’y tint plus et se prépara une tranche de pain avec plusieurs morceaux de charcuterie empilés les uns sur les autres. Il referma ce sandwich improvisé d’une seconde tranche de pain et mordit dedans à pleines dents. « Oh putain de nom de Dieu de bordel de merde… », lâcha-t-il, la bouche pleine. « Ch’est trop bon. »

Les choses les plus simples étaient toujours les meilleures. Tout à sa dégustation qui tenait davantage d’un ours en train de dévorer comme s’il n’avait pas mangé depuis tout un hiver, l’ingénieur se pencha légèrement vers la tablette et commença à organiser un peu les dossiers qui se trouvaient dessus. Ce fut un peu par hasard qu’il tomba sur un dossier nommé « nous ». Un brin intrigué, Jake se demanda qui Dyvan pouvait bien inclure avec elle pour faire un répertoire… elle et son frère ? Probablement. Mais l’ingénieur était curieux et il ouvrit quand même le dossier. Sa réaction se traduisit d’abord par son teint qui blêmit soudainement. Et sa mastication qui s’arrêta. Ce n’était pas Dyvan et son frère. C’était des photos de Dyvan et Jake. Il les visualisa, une par une. Certaines lui arrachèrent des sourires, se rappelant les souvenirs qu’elles évoquaient. Des images de lui en train de dormir alors que Dyvan l’avait discrètement pris sur le fait, des photos de leurs voyages ensemble, à toutes les saisons, des selfies où Dyvan boudait un peu parce qu’elle n’avait pas envie de faire des photos… Jake sentit son cœur se serrer en tombant sur une image de leur main gauche, où trônait un écrou à chaque annulaire. La gorge nouée, il redécouvrit des photos qu’il n’avait plus, comme celle où il tentait d’apprendre à Dyvan à danser, par exemple, ou celle qui immortalisait cette unique fois où il avait réussi à la faire monter sur sa moto pour faire un petit tour, durant lequel elle n’avait jamais été aussi tendue, d’ailleurs.

La gorge nouée, Jake ne savait plus que penser. Lui aussi avait encore un dossier de photos de ces belles années, et il n’avait jamais su pourquoi il ne les avait jamais supprimées. Simple nostalgie, refus de mettre une croix définitive sur le passé, volonté de garder une trace de ces souvenirs malgré tout ? Il récupéra les images qu’il n’avait pas sur son smartholo et constata qu’il en avait certaines que Dyvan n’avait pas. Il y avait surtout cette photo que son père avait prise lorsque le couple était passé le voir une fois, des deux jeunes gens installés dans le canapé, la tête de la jeune femme posée contre l’épaule de Jake, le bras de celui-ci enroulé autour ses épaules à elle. Avec un sourire véritablement heureux, en paix, sur les deux visages. L’ingénieur hésita un instant, avant de transférer ses photos vers les données de la scientifique. Et pour mettre fin au malaise qui le tenaillait, il conclut en vidant son verre de vin d’une traite. Merde… Il n’arrivait pas à se faire à l’idée de ce qu’il venait de voir. Elle avait gardé tout ça… Et la tablette indiquait en plus des visualisations assez récentes. Ce n’était pas juste une photo isolée et perdue au milieu de ses documents. C’étaient tous leurs souvenirs consignés là-dedans. Jake repensa à cette soirée au Cube, la réaction de Dyvan face à Bianca qui avait été bien plus extrême que la simple froideur d’une ex. Et cette pensée s’imposa à lui : au fond, ils n’avaient sans doutes jamais arrêté de s’aimer. « Oh merde. », murmura-t-il.

Il reposa rapidement la tablette en remarquant que le bruit de la douche s’était tu. Il picora quelques radis et carottes crus dans l’assiette, sa main bionique tapotant ses doigts métalliques sur la table. Et il déglutit difficilement lorsqu’il aperçut la jeune femme revenir. La mode du pull trop grand en laine, elle ne l’avait pas changé, au moins. L’évocation d’Edon arracha une moue crispée à l’ingénieur, qui se sentait déjà assez tendu comme ça, d’un coup. « Ça va, pour le coup c’est plutôt la tablette qui travaille… », marmonna-t-il en esquissant un sourire un peu forcé. « C’est déjà ça… Au moins, je risquerais pas de me faire casser la figure pour t’avoir simplement donné un coup de main. A défaut de coup de rein. » La fin était partie toute seule. Quand Jake était plus angoissé que d’habitude, le nombre de conneries qui sortaient de ses lèvres explosait. Sans doutes une réaction inconsciente pour tenter de détendre l’atmosphère… mais lorsqu’il se rendit compte de ce qu’il venait de dire, Jake plaqua la main sur sa bouche, l’œil perplexe. « PARDON ! C’est sorti tout seul, je voulais pas… J’ai pas pensé ce que j’ai dit, c’est promis. Mille fois désolé. »
Dim 16 Juil - 0:15
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Pourquoi Dyvan avait l'impression que Edon et Jake s'étaient croisé sur le vaisseau , sans doute parce qu'elle avait été chouiner dans les bras de son jumeau qui avait profiter de l'occasion pour aller s'entretenir avec son ex meilleur ami. C'est fou comme leur séparation avait changé bien des choses, comme la relation entre Jake et Edon. Finalement, Jake avait éloigné tout ceux qui tenait le plus à lui. Quelle tristesse. Dyvan lève son verre, buvant sagement sa boisson pour le simple fait de la dégustation plus que par soif et en vient à s'étouffer une seconde fois. Il le fait exprès ou quoi? Plus rouge que jamais, Dyvan claque son verre sur la table basse face à l'allusion sauvage de Jake qui s'excuse presque aussitôt, lui-même choqué par ses propres paroles.

« Sérieusement Jake... Il t'arrive de réfléchir avant de parler? »

Qu'il aille se vider entre les cuisses de sa greluche si ça le démangeait tant que cela! Mécontente, Dyvan passe une main dans sa pâle chevelure avant de ramener le plateau repas vers elle. Voilà qui méritait une bonne punition. Elle pose le plateau sur ses genoux et s'empare d'une tranche de charcuterie qu'elle roule et fourre dans sa bouche.

« Hmm... Finalement je crois que je vais tout garder pour moi. »


Et elle recommence encore, et encore, et encore. Elle nargue ouvertement son comparse qui ne peut plus toucher au plateau et qui réalise à l'instant même, qu'il est de nouveau condamné à la nourriture reconstituée. Pauvre de lui. Alors qu'elle dévore, le regard clair de Dyvan se perd sur l'hologramme de la tablette. Le dossier entrain d'être exporter portait le doux nom de « nous ». La jeune femme se fige avant que ses yeux froids ne se posent sur Jake.

« Tu ne l'as pas regardé, n'est-ce pas? »


Mais on fond, elle sait que si. Cela expliquerait la nervosité soudainement de l'ingénieur et la bourde monumentale qu'il venait de commettre. C'était Jake tout craché, dès qu'il stressait, il se plantait et lâchait des boulettes magistrales. Dyvan l'assassine du regard alors qu'elle repose le plateau durement sur la table dans un claquement sec.

« De quel droit fouilles-tu dans mes dossiers , je t'ai demander de l'aide pour réparer ma tablette, pas pour que tu t'immisce dans ma vie privée! »

S'égosille t-elle à demi avant de se lever à nouveau. Dyvan est furieuse mais pire encore, gêné. Elle contourne la table basse, faisant les cent pas dans le petit salon en toisant férocement Jake.

« Tu sais quoi? Je ne veux plus te parler. Tu entends? Je veux pas entendre le moindre mot sortir de ta bouche. Tu n'es vraiment pas digne de confiance Jake. »

Le pas rapide, elle ouvre sa porte de chance et s'y engouffre avant de la faire coulisser durement. La scientifique s'assoit sur son lit, le palpitant battant si fort qu'il était à deux doigts de se rompre dans sa poitrine. Et maintenant? Jake avait dû comprendre que ce n'était pas juste la haine qui guidait son comportement. C'était plus profond que cela, ça l'avait toujours été. Leur lien avait été si fort que Dyvan n'avait jamais pu tourner la page. Dans un soupir, elle enfouit son visage entre ses mains, tentant de trouver un moyen de justifier ce que l'ingénieur avait vu. Parce qu'elle aurait à se justifier, tôt ou tard. Plus vite cela sera fait et plus vite elle pourrait passer à autre chose. L'oublier lui, les souvenirs qui gravitaient autour de leur ancien couple. Les bons comme les mauvais.
Dim 16 Juil - 0:37
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Evidemment, sa bourde monumentale ne manqua pas de faire réagir Dyvan, qui, comme à son habitude, rejetait toute allusion un peu trop osée. Et là c’était bien pire qu’osé, il fallait l’avouer. Jake s’en mordait déjà les doigts. « Désolééééé. C’est… c’est vraiment parti tout seul. Je voulais pas te vexer. Ça doit être la fatigue ou je sais pas… » Ou l’habitude de débiter des insanités avec ses collègues, surtout ! Mais plus encore, les mots qui dérapaient étaient plus que probablement dus à ce trouble qui l’assaillait encore indubitablement. Tous ces souvenirs remontés à la surface, qui étaient là juste à fleur de peau. Mais il ne pouvait pas décemment lui dire qu’il était tombé sur le dossier de photos ! Elle l’accuserait d’avoir fouillé dans ses affaires. Le visage de l’ingénieur avait perdu toute couleur, lui-même encore honteux de ses propres paroles. Ses épaules s’affaissèrent alors que la jeune femme s’empara du plateau paradisiaque pour l’empêcher de se servir, le narguant en avalant goulument toutes ces choses si chères à son estomac. Ce dernier fit d’ailleurs part de sa déception et de sa contestation en grommelant quelques notes, mais ce serait de toute manière peine perdue.

« Tu vas grossir… » A vrai dire, Jake ne l’avait jamais vue avaler autant de gras en si peu de temps que c’en était inquiétant. Et il n’avait pas envie d’être responsable de ses kilos en trop, ou d’une boulimie potentielle, ou simplement du fait qu’elle se force alors que… « C’est bon, Dyvan, j’ai dit que j’étais vraiment… » Mais il ne put terminer sa phrase que le regard glacial de la scientifique s’était reposé sur lui pour le foudroyer sur place. Et la question fatidique fusa, intransigeante. « De quoi tu… » Il tourna la tête vers la tablette et aperçut le nom du dossier en cours de transfert. Et merde. Il lâcha un soupir en sentant que l’orage qui allait s’abattre sur sa tête n’allait pas être des plus agréables. Un tressaillement secoua sa joue lorsque le plateau d’assortiment fut sèchement reposé sur la table. La foudre s’abattit, le tonnerre gronda dans la voix de Dyvan. Malgré lui, le regard de Jake vint admirer le sol. « J’ai pas fouillé, je suis tombé dessus par hasard… » Une petite voix lui disait qu’elle ne le croirait même pas. Il se pencha en avant, les coudes posés sur les genoux, pour se prendre la tête entre les mains. Il se désespérait tout seul, parfois.

« TA vie privée ? Pour le coup, ça me concernait un peu aussi, Dyvan. A la base, tu voulais que je supprime cette photo qui avait été piratée. Fallait bien que je la trouve, non ? Je pensais pas tomber sur… tout ça. » Ses lèvres se serrèrent alors que la jeune femme abattit sa sentence. Les traits de son visage se tordirent en un rictus vaguement désabusé. Ou plutôt, accablé. L’ingénieur ne tenta même pas de la retenir, sachant pertinemment que c’était inutile. Peut-être qu’elle finirait de bouder dans quelques heures, ou peut-être que non, parce que cela avait été la dose de trop pour Dyvan. Elle disparut dans un glissement de porte et le silence s’abattit sur le salon. Jake poussa un long soupir, exaspéré par lui-même, se massant les tempes du bout des doigts. « Quel con… » C’était le cas de le dire. Repoussant ses cheveux en arrière, son regard tomba sur le verre de la jeune femme. Déjà, il avait été fort étonnant qu’elle partage un verre d’alcool, et plus encore qu’elle le vide en si peu de temps. Pendant de longues minutes, cependant, l’ingénieur resta ainsi prostré dans la solitude, regardant de temps en temps où en était le travail de stockage.

Mais au bout d’un moment, il n’y tint plus. Il ne pouvait décemment rester là, dans cette ambiance à s’en tailler les veines, et d’un autre côté, il avait promis de l’aider à résoudre son problème informatique. S’il partait, s’il jetait l’éponge maintenant, ils n’auraient peut-être plus jamais l’occasion de s’expliquer. Et puis… peut-être que… l’alcool aidant, s’il venait à faire le premier pas, à répéter combien il était navré, que son intention n’avait pas été de nuire, peut-être… que Dyvan serait plus ouverte à la discussion. Il se gratta le menton, l’air plus malheureux qu’un chien battu, avant de se lever et de se diriger d’un pas lourd vers la porte close de la chambre de la jeune femme. Hésitant encore, un nouveau soupir las s’échappa d’entre ses lèvres et finalement, il vint à coller son oreille contre la porte. « Dyvan… » Elle allait l’envoyer chier, c’était certain. « Je suis vraiment désolé. Pour tout. Je voulais pas fouiller quoi que ce soit, et j’aurais pas dû ouvrir ce dossier. Mais d’un autre côté… je suis content d’y avoir retrouvé des photos que j’avais perdues. » Il s’appuya un peu plus contre la porte. « Tu sais, cette fois-là où tu avais enfin accepté de monter avec moi sur la moto… j’avais jamais roulé aussi lentement et tu avais si peur ! Si tu me l’avais demandé, je t’aurais emmenée au bout du monde sur deux roues. Et puis, ces vacances en montagne en hiver, quand la station a sorti ses canons à neige et qu’on a fait notre premier bonhomme de neige, et notre première descente en luge. » Son dos glissa lentement contre le mur. « Mais ma préférée, ça a toujours été celle que mon père avait prise par surprise alors qu’on était dans son vieux canapé, à regarder un vieux film… tu te souviens, la Famille Addams ? Je l’ai gardée pendant des années en fond d’écran. Au fond… Malgré le temps, malgré les distances, on ne peut pas se détacher de ses souvenirs. »
Dim 16 Juil - 1:48
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Dyvan Welch
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La voix de Jake résonne derrière la porte. Le simple son qui murmure son nom suffit à lui hérisser les poils. Pourtant Dyvan reste fermée, silencieuse et hermétique à tout contact, même verbale. Il finirait par se lasser et partirait de lui-même, c'est bien ce dont elle tente de se convaincre sur l'instant alors que son regard reste dardé sur le sol lisse de sa chambre. Malgré tout, elle écoute les paroles de son comparse, s'attendant déjà une flopée de réflexions... Mais non, dans la voix de Jake, il y a l'émotion d'un cœur brisé, de celui qui avait trop perdu. Pour ne pas dire tout. Dyvan soupir doucement, massant sa nuque alors qu'elle se remémore les souvenirs énoncés. Le père de Jake avait toujours été d'une incroyable patience avec elle et eut été à l'opposer de celle de ses propres parents. Là où elle avait été élevé avec une sévérité particulière, sans réelle attache avec pour seule geste d'affection ceux de son jumeau, Jake lui avait grandi dans une famille aimante. Même sans présence d'une mère, il avait eu tout ce que Dyvan n'avait pas eu mais avait toujours espéré avoir avec lui.

« Ton père... Il m'aimait malgré ce que j'étais. »

Murmure Dyvan, morose. Cet homme lui manquait terriblement. Elle savait que Jake n'aurait jamais laissé son père derrière lui, alors s'il lui était ici, c'est que son paternel avait sans doute cessé de vivre. La jeune femme secoue la tête, ses épaules s'affaissant lourdement sous le poids de l'émotion. Elle n'avait pas été là quand Jake avait perdu son père. Combien d'autre chose encore avait-elle loupé? Lentement, Dyvan se lève de son lit et s'approche de la porte avant de la faire coulisser doucement. Jake est là, aussi mal qu'elle, peut-être plus.

« Je... Je suis désolé pour ton père, Jake. »

Que dire de plus? Jake avait raison, il était impossible de se détacher de ses souvenirs. Elle avait passé tellement de temps à lutter contre qu'elle n'avait pas compris que le mieux à faire était encore de vivre avec. Dyvan se détourne de Jake, marchant dans la petite chambre avant d'ouvrir la garde-robe. Elle s'accroupit et tire une boîte en carton avant de se redresser et de venir s'installer sur le lit.

« Entre, j'ai quelque chose à te montrer. »

Murmure la jeune femme avec douceur avant de poser le carton sur le lit et de l'ouvrir. Dedans se trouve une petite couverture blanche avec un ours cousu de fils d'or, soigneusement plié. Avec trônait un petit doudou assorti, un collier avec l'écrou qui lui avait fait office de bague de fiançailles et deux photos : l'une était en noir et blanc et n'était autre qu'une échographie, la dernière qu'elle avait faite avant l'IVG imposé par l'Evolved. La seconde photo était un de Jake, imprimé sur du papier glacé. Le regard de Dyvan s'obscurcit et s’humidifie, elle n'avait pas ouvert cette boîte depuis des mois. Elle le faisait en de rares occasions, quand la tristesse et la culpabilité devenaient trop lourdes à porter.

« C'est tout ce qu'il me reste de toi et du bébé... Cela fait huit ans que j'ai cette boîte, je suis incapable de m'en débarrasser. C'est au-dessus de mes forces... »

Elle secoue la tête puis saisit l'échographie avant de la tendre vers Jake avec un regard triste. Sans doute aimerait-il voir à quoi ressemblait le fœtus avant qu'il le soit arraché de son cocon... Dyvan prend délicatement la petite couverture pour bébé et la tend à Jake avec le petit doudou.

« Je te les offre avec la photo. Je ne pourrais jamais rattraper mes erreurs, mais je peux au moins te donner ce qui reste de ton enfant. » Alors que sa voix se meurt dans un sanglot, Dyvan laisse échapper un flot de larmes.
Dim 16 Juil - 13:00
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Jake Blackford
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Jake Blackford
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La porte commença à coulisser et Jake, le cœur battant d’avoir ainsi confié ces souvenirs anciens qui, pendant plus d’un an, lui avaient fait chaque jour regretter sa rupture, dut se détacher de l’ouverture pour ne pas basculer en avant. Les bras resserrés autour de sa cage thoracique, il posa son regard bleu sur Dyvan qui apparut dans l’embrasure, et hocha vaguement la tête à l’évocation de son père. Le vieux Blackford avait toujours apprécié la jeune femme, au point qu’il la considérait un peu comme sa propre fille, songeant sans doutes qu’elle aurait été tout autant choyée par sa défunte épouse, si elle avait été encore parmi eux à l’époque. « Il a toujours regretté notre… notre séparation. C’est lui qui m’a empêché de tout jeter. Avec le décès de maman, il savait que… c’était la pire chose à faire. » Et même sur son lit de mort, le vieux bonhomme avait eu un mot gentil pour Dyvan, comme s’il espérait qu’un jour, ces deux-là se retrouvent dans de meilleures circonstances. A cette pensée, l’ingénieur dut se mordiller la lèvre inférieure pour masquer la peine qui l’étreignait.

A l’invitation de la scientifique, Jake sentit ses sourcils se froncer imperceptiblement, ne sachant ce qui pouvait bien l’attendre à l’intérieur. Mais le ton de la jeune femme était dénué de toute antipathie, de la moindre agressivité qui aurait pu annoncer l’enfoncement du clou de sa vengeance pour cette soirée. Le Blackford entra à sa suite, prit place à côté de Dyvan, devant ce carton sur lequel il ne pouvait que s’interroger. Et lorsqu’elle sortit les objets que cette boite contenait, une vague d’émotions le submergea en comprenant de quoi il s’agissait. Avec délicatesse, ses doigts se refermèrent sur l’échographique que la jeune femme lui tendait. Pendant plusieurs secondes, il observa l’image en noir et blanc dans un profond silence, incapable de prononcer le moindre son. Du bout de l’index, il dessina les contours parfois incertains de cette forme qui n’avait que la tête d’humain. Leur enfant. Leur enfant, que sa bêtise, son égoïsme et sa couardise avaient condamné.

Son regard se perdit sur le sol, alors que sa mâchoire se resserrait à même titre de sa poitrine enfermée dans ses épaules soudainement voutées. « Tu as gardé l’écrou aussi… », fut-il à peine capable d’articuler avant que sa voix ne se brise, un pauvre sourire ayant repoussé le coin de ses lèvres avant de fondre aussi vite qu’il était apparu. Sa main se referma sur le doux tissu de la couverture pour bébé que Dyvan venait de lui donner et son œil s’était clos sur la vision du doudou qui aurait eu tant d’amour et de bonheur à revendre. « Je ne peux pas… accepter un tel cadeau. J’en suis pas digne. » Ses paupières se rouvrirent sur la jeune femme qui fondait en sanglots. C’en était trop pour Jake dont la carapace se fissurait et qui sentait monter jusqu’à ses yeux la brûlure des larmes. Il reposa les objets sur bébé sur ses genoux et d’un geste lent, entoura son bras humain autour de la nuque de la jeune femme pour qu’elle puisse se reposer sur son épaule.

« J’ai été… tellement ignoble. Je ne mérite même pas de garder cette échographie. Si seulement je n’avais pas joué au con ce jour-là… » Alors ils auraient été parents et sans doutes bien plus heureux qu’à présent. L’œil brillant, la vue brouillée, Jake sentit des larmes creuser des sillons sur ses pommettes et ses joues avant de se noyer dans sa barbe. « C’est moi qui suis impardonnable. Tu as raison quand tu dis que je suis immature, incapable de rester sérieux. J’ai été arrogant, cruel et injuste. Je suis tellement désolé. » Il renifla, les sourcils froncés, incapable de bouger ou d’ajouter un mot après que sa voix se fut brisée.
Dim 16 Juil - 17:25
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Dyvan Welch
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Je ne peux pas… accepter un tel cadeau. J’en suis pas digne. 

Dyvan fronce les sourcils, relevant vers Jake un regard perplexe. Encore? Mais quand changerait-il de disque? La culpabilité ne lui allait clairement pas. Elle qui avait pourtant désiré plus que tout voir Jake souffrir, se retrouvait soudainement désemparé à le voir dans cet état.

 J’ai été… tellement ignoble. Je ne mérite même pas de garder cette échographie. Si seulement je n’avais pas joué au con ce jour-là…

Renchérit Jake avec les larmes coulant à son tour le long de son visage. Aussi loin qu'elle se souvenait, Dyvan ne l'avait jamais vu pleurer, même quand il avait perdu son bras. Il s'était ruiné en alcool mais pas une fois elle n'avait vu une larme dans ses yeux. Le cœur de la jeune femme se serre durement avant qu'elle ne pose ses mains sur le bras de son comparse, murmurant pour le rassurer tout en se laissant étreindre chaudement.

C’est moi qui suis impardonnable. Tu as raison quand tu dis que je suis immature, incapable de rester sérieux. J’ai été arrogant, cruel et injuste. Je suis tellement désolé.

« C'est faux et tu le sais. Bon sang Jake, tu veux à frôler la mort dans une explosion... Qu'est-ce que tu imagines? On ne se relève pas aussi facilement d'un tel traumatisme. Quant à moi... J'ai cédé face à la peur et ua chantage... Je n'ai pas été assez forte quand j'aurais dû l'être. J'aurais dû me battre plus fort pour toi et notre bébé... mais... J'ai baissé les bras, comme une lâche. »

Dyvan reprend doucement la couverture, la déposant à nouveau dans les bras de Jake avec la petite échographie et plonge son regard larmoyant.

« Tu mérites bien plus que moi de garder tout ça. Mais si cela te fait trop de mal, alors ne le fait pas Jake. Je ne te donne pas ces objets pour que cela te torture mais pour que tu te rappelles que nous sommes assez fort pour surmonter ces épreuves. C'est à nous à présent, d'aller de l'avant. »

Levant une main, Dyvan chasse doucement les larmes de Jake de sa joue, ses lèvres s'étirant dans un sourire doux et vrai. Le silence retombe et Dyvan hésite à reprendre la parole, laissant le temps à son ex-compagnon de digérer ses mots, d'accepter les faits. Mais arriverait-il un jour à se défaire de cette culpabilité? Non, tout comme elle. Mais cela n'empêchait en rien d'apprendre à vivre avec.

« Docteur Blackford? » Susurre Dyvan, soutenant le regard intense de Jake. « Me feriez-vous l'honneur de vous inviter à dîner? »

Lentement, elle recule, mettant un peu de distance entre eux. Dyvan retrouve rapidement son côté tendu et altier, croisant les mains sur ses cuisses dans une attitude hautaine et féminine. Son lasser-aller avait suffisamment duré, les larmes avaient fini par ne plus couler, son sourire avait de nouveau disparu mais son regard lui, était toujours humide, fuyant.

« Si tu as une soirée de libre dans la semaine, bien sûr. Tu n'es pas obligé d'accepter, je ne veux pas que tu te sentes obligé... Je... Euh... Me disais juste que l'on pourrait cesser notre guerre futile et... Tenter une amitié sur de bonne base. »
Dim 16 Juil - 19:41
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Jake Blackford
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Jake Blackford
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Le flot de larmes silencieuses se tarit, laissant à son passage le goût amer et salé de ces trop rares fois où Jake succombait à ses émotions. Sans doutes était-ce là la première fois depuis son enfance où il se laissait aller à verser des larmes devant qui que ce soit. Les lèvres pincées, l’ingénieur baissa la tête, fermant un instant les paupières en sentant les doigts de la jeune femme frôler ses joues pour les sécher. Devait-il éprouver de l’espoir alors qu’elle parlait de ce « nous » qu’ils avaient été pour l’avenir ? A nouveau, le derme de ses doigts effleura les lignes de l’échographie. Il hocha doucement la tête, posant son regard clair sur le visage de la scientifique qui rayonnait si bien pendant son bref sourire. « … D’accord. Mais cela t’appartient tout autant. Si un jour tu souhaites les reprendre, c’est ton droit. » C’était elle qui avait porté ce fardeau, elle qui avait accueilli la vie en son sein. Il ne pourrait décemment pas refuser qu’elle veuille retrouver cette échographie qui certes serait la seule trace de leur enfant jamais né, mais surtout était aussi une partie d’elle-même.

Son regard se plissa légèrement pour se fixer sur la jeune femme, captant son attention alors qu’elle l’appelait par son titre. Il haussa un sourcil intrigué, un demi-sourire commençant à poindre sur ses lèvres. « “Docteur Blackford” ça sonne… bien et étrange en même temps, je ne sais pas trop comment le prendre, venant de toi. Mais n’est-ce pas l’inverse en général ? Il paraît que ce sont aux gentlemen d’inviter les dames. » Mais Jake aurait été clairement incapable d’inviter Dyvan dans un endroit chic qui lui plairait où on servait du caviar en guise de petit-déjeuner et du champagne à la place du jus d’orange. Ses traits se figèrent quelque peu, bien malgré lui, aux derniers mots de la jeune femme. Une amitié… C’était… ce qu’elle souhaitait ? Vraiment ? Jake, quant à lui… était incapable de savoir si cette idée lui plaisait ou non. Il avait toujours pensé que c’était terminé, entre elle et lui. Mais à l’évidence non, les derniers jours avaient été révélateurs sur ce sujet. D’une manière ou d’une autre, il ne saurait se détacher complètement de Dyvan. Au fond, il avait envie de passer du temps en sa compagnie, discuter plus loin que de vaines disputes sur des choses passées qu’aucun ne pourrait jamais modifier. Tenter de recoller quelques morceaux pour alléger leur culpabilité ? Mais de là à se voir reléguer au rang d’ami… mine de rien, ça faisait mal. Mais qu’imaginait-il d’autre ? Mieux valait cela que de se tirer sans arrêt dans les pattes.

« On a déjà rendez-vous demain au musée océanographique. On pourrait aller diner après notre visite. » Un sourire un peu forcé étira plus largement ses lèvres, avant qu’il ne repose le regard sur le cadeau de Dyvan, elle qui avait repris si vite sa fierté altière. Il se racla la gorge et ajouta : « J’ai toujours apprécié de passer du temps avec toi, du moment qu’on se tirait pas dessus… Enfin, bref. Je vais aller voir où on en est avec ta tablette. Tu veux que je te ramène quelque chose à boire ? » Et Jake se redressa, sans oublier la photo et la couverture entre ses mains. Sur le pas de la porte, il parut hésiter, se retournant brièvement vers la jeune femme, mais finalement, l’ingénieur s’en retourna vers le salon, le cœur tout aussi lourd, pour vérifier si tous les transferts étaient terminés et attaquer la suite du problème. Comme on disait, un problème après l’autre. Et s’il n’y avait pas de solution, alors il n’y avait pas de problème. Encore fallait-il pour cela savoir ce qu’on voulait.
Lun 17 Juil - 1:14
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Dyvan Welch
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… D’accord. Mais cela t’appartient tout autant. Si un jour tu souhaites les reprendre, c’est ton droit.

Dyvan baisse le regard et agite la main, secoue la tête. Non, à présent c'était à Jake d'avoir cela, peut-être aussi parce qu'elle supportait de moins en moins cette échographie et cette couverture. Les voir, c'était s'imposer une douleur terrible. Il était temps pour elle d'apprendre à vivre sans ces choses sous son nez, sans avoir à se faire du mal. L'avenir, c'est la seule chose sur lequel la jeune femme devait se concentrer.

“Docteur Blackford” ça sonne… bien et étrange en même temps, je ne sais pas trop comment le prendre, venant de toi. Mais n’est-ce pas l’inverse en général ? Il paraît que ce sont aux gentlemen d’inviter les dames. 


« Ne t'emballe pas, c'est un dîner entre amis Jake. »


Rétorque Dyvan avec l'ombre d'un sourire au coin des lèvres. Étrangement, elle avait ce besoin de coller une barrière entre eux. L'amitié lui semblait nécessaire. Plus? Pourquoi? Souffrir encore? C'était hors de question et malgré tout, les paroles de l'ingénieur ce soir-là au Cube restaient gravées en elle. Et le jour de leur séparation aussi. Jake avait très bien su se faire comprendre et Dyvan n'attendait rien d'autre qu'une amitié. Et puis n'avait-il pas dit à la salle de sports qu'il ne voulait pas s'attacher? Le message était très clair. Dyvan baisse le regard vers la petite couverture qu'elle voit pour la dernière fois et pince les lèvres tristement avant que Jake ne reprenne la parole simplement.

On a déjà rendez-vous demain au musée océanographique. On pourrait aller dîner après notre visite.


« Visite? J'ai dit visite? Oh Jake... Euh... je dois y aller pour le travail... je dois impérativement rentrer des données pour Darwin. IL est le noyau mémoriel de notre civilisation et j'ai ^pour tâche de rentrer autant d'information que possible avant notre arrivée sur Elpida. »


La gêne envahit Dyvan qui soutient le regard de Jake. Bon sang, finalement la situation était sans doute pire que durant leur dispute. Est-ce qu'elle lui avait donné l'espoir d'un moment divertissant entre amis – ou plus-? la scientifique pince les lèvres et baisse le regard avant d'ajuster son assise sur le lit et de tirer sur le bas de son pull.

J’ai toujours apprécié de passer du temps avec toi, du moment qu’on se tirait pas dessus… Enfin, bref. Je vais aller voir où on en est avec ta tablette. Tu veux que je te ramène quelque chose à boire ?

« Oui moi aussi euh... »

Dyvan esquisse un maigre sourire qui suinte de gêne, de malaise. Jake avait toujours été plus direct, plus franc dans ses pensées, contrairement à elle. La pâle créature secoue doucement la tête, glissant une mèche de cheveux derrière son oreille et murmure.

« Je vais juste dormir un peu, la journée a été longue et... le sport m'a achevé. Si jamais tu as faim ou soif, sers-toi, n'hésite pas. »

Et sans demander son reste, Dyvan tourne le dos à Jake pour aller se faufiler sous la couverture.
Jeu 20 Juil - 12:51
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Jake Blackford
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Jake Blackford
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Jake avait-il l’air de s’emballer ? Un air un peu morne passa rapidement sur son visage, disparaissant comme si de rien n’était. « J’avais compris, oui. », répliqua-t-il en haussant les épaules. Un diner entre amis, quelle formidable idée qui le transcendait de joie. Il ne comprenait même pas pourquoi ça ne l’enchantait pas. L’ingénieur releva soudainement les yeux vers la jeune femme qui, d’un air gêné, lui expliquait qu’elle ne se rendait pas au musée pour le plaisir d’une visite mais pour son travail. « Ah. », lâcha-t-il d’un ton assez tendu. « C’était ce que j’avais cru comprendre mais… », ajouta-t-il en se grattant la barbe, son œil bleu fixé vers le fond du couloir jusqu’au moment où il conclut pour sauver les apparences : « Je voudrais pas te déranger pendant ton travail. » Il n’avait surtout pas envie de s’emmerder comme un chat en attendant qu’elle s’occupe de son robot ! Il pouvait toujours accepter l’entrée au musée, mais se farcir une visite tout seul, Jake n’y voyait là rien de drôle.

Il dodelina doucement de la tête alors que Dyvan disparaissait sous sa couverture. « Bonne nuit et à demain au dîner alors. », dit-il en refermant la porte coulissante, retournant finalement vers le salon où la tablette et le travail l’attendaient. Il s’occupa d’abord d’aller poser le plateau repas et les verres à la cuisine pour ne pas les laisser trainer sur la table basse, avant de retrouver un semblant de concentration pour reconfigurer la tablette. L’ingénieur fit au mieux pour que Dyvan ne se fasse plus pirater son travail aussi facilement, songea à désactiver les petits émoticônes, hormis le radis et le panda mignons. Enfin, ne resta plus qu’à réimporter les données de la scientifique et Jake, pour s’occuper, s’activa à réinstaller les antennes réseau comme avant, nettoya le petit meuble dont il s’était servi pour accéder au plafond, avec un paquet de lingettes désinfectantes trouvées dans la cuisine, puis, vidé, finit par s’endormir sans même s’en rendre compte dans le canapé.

Ce fut la petite sonnerie d’un message entrant sur son smartholo qui sortit le Blackford de son sommeil léger. Clignant plusieurs fois des yeux, Jake eut du mal à se rappeler où il était. D’un grognement, il fit afficher le message à son poignet. Sa vue brouillée s’ajusta et il put lire : Alors, on passe une bonne soirée ?, un message provenant de l’un de ses collègues, celui-là même qui avait déjeuné à sa table il y a quelques heures et qui lui avait conseillé de partir à la suite de Dyvan après leur confrontation éclatante. Le petit smiley amusé à la fin du message fit froncer Jake des sourcils. Hein, quoi ? Et lorsque ses connexions neuronales se firent enfin et qu’il se rendit compte qu’il était dans l’appartement de Dyvan, l’ingénieur se redressa en sursaut. Un coup d’œil sur l’écran holographique : deux heures du matin. « Oh putain… », lâcha-t-il à mi-voix tout en se frottant l’œil d’un air d’enfant endormi. « Oh l’enfoiré. » Pourquoi n’avait-il pu s’en douter plus tôt ? C’était son collègue le pirate. Le petit génie de l’informatique… Quelle raclure, Jake lui ferait savoir sa façon de penser dès le lendemain. Il regarda la tablette, vit que tout s’était bien terminé, et quitta le canapé pour se diriger à pas de loups vers la sortie. Retrouver son lit, s’il y arrivait sans encombres.
Lun 24 Juil - 21:44
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